Pour défendre une liberté d’expression ignoblement frappée, une cohorte de tartuffes voudrait interdire tout effort d’analyse en beuglant sur tous les tons : « pas d’amalgame ! ». Qu’ils soient convaincus d’islamophilie ne devrait en aucun les autoriser à interdire les manifestations de perplexité devant les bredouillis superficiels des autorités spirituelles musulmanes. La peur d’attiser des guerres civiles dans les cités ne peut excuser de fermer les yeux sur la compréhension des climats de haine qui peuvent favoriser le passage à l’acte d’exaltés. Ces belles âmes qui refusent tout amalgame sont surtout des pisse-papiers qui préfèrent enterrer au plus vite leurs camarades fauchés en plein travail sous une tonne d’éloge et d’émotion, et surtout ne pas fouiller pourquoi ils ont été exécutés au nom du prophète. L’amalgame c’est prendre l’attendrissement devant le spectacle de sa propre émotion comme la seule réponse à l’ignobilité de ce mélange entre barbarie et religion.
