Islamophiles : élus socialistes qui veulent récompenser leurs électeurs musulmans en affirmant que l’Islam doit être accueilli comme n’importe quelle autre religion au prix d’une légère adaptation de quelques coutumes manifestement incompatibles avec une démocratie occidentale ; élus centristes, hurlant leur devise « in medio stat virtus », qui laissent croire que la tolérance peut se résoudre dans une indifférence envers toutes le religions, ou corollaire, une acceptation de toutes les identités culturelles.
Islamophobes : élus de gauche qui dénoncent le fascisme vert au nom d’un haine de toutes ces religions qui aliènent la liberté de l’homme ; élus de droite qui dénoncent la dérive communautariste des pratiquants de la religion musulmane.
L’attitude envers l’Islam entre en force dans le débat politique. Certains veulent en faire l’économie en faisant un distinguo entre le djihadisme (haïssable) , et des musulmans pieux ; attitude certes louable de ne pas mettre tout le monde dans le même panier mais qui a l’inconvénient de se fracasser sur l’impossibilité à ce jour d’avoir vu émerger sur notre sol un Islam réformé, rejetant toutes les interprétations littérales du Coran. D’autres s’écharpent sur la question fallacieuse de savoir si les inégalités sociales favorisent l’émergence d’un Islam radical ou si cette religion est le terreau de dérives sectaires empêchant l’agrégation de ces populations à notre pays ; la réponse est bien entendu compliquée.
Ces débats nécessaires sur la compatibilité entre Islam et démocratie, Islam et racines chrétiennes, Islam et culture européenne, ne sont encore qu’à leur début. Trop de cyniques ou de crétins (difficile de comprendre une volonté de ne pas voir) veulent encore les occulter, en taxant de racisme l’examen critique d’une religion et de ses adeptes ; mais comment ne pas parler de la ghettoïsation des cités, de la propagation de cultures et de coutumes jusque là totalement étrangères à notre sol, de la tentation du terrorisme face à des comportements occidentaux jugés répréhensibles, de la fascination par des mondes arabes ou maghrébins qui nous sont au mieux indifférents.
Mais le débat est étouffé par un pouvoir aboulique qui fait garder par l’armée églises et synagogues, et s’offusque que l’on critique l’Islam ; par un gouvernement empêtré dans ses contradictions qui se donne des possibilités d’écoute très larges au nom de la lutte contre le terrorisme islamiste mais s’indigne que l’on étudie le nombre et la localisation des musulmans de France.