Dans la politique de la compassion, record inégalé avec la tragédie de l’accident d’un car. Radio (France-Inter) qui s’étale pendant presqu’une demi-heure dans le journal du matin sur l’accident pour nous expliquer sans relâche que la route était étroite et sinueuse ; elle n’avait rien à dire d’autre puisque personne ne connaissait encore les circonstances du drame, mais rien ne l’ arrête lorsqu’il s’agit de broder sur le malheur : et on interroge Noël Mamère qui stigmatise le sous-entretien des routes du département, et les criailleries d’un voisin qui « savait que cela allait arriver », et les obscénités de Madame Perrichon qui s’indigne sur les excès de vitesse, et le malheur des parents des jeunes accidentés. Mais le pire allait arriver avec le débarquement, séance tenante du premier ministre accompagné de deux séides du gouvernement qui proclame que la France est en deuil : premièrement sa présence sur les lieux est parfaitement inutile, voire encombrante, deuxièmement une telle pantomime ridiculise la parole publique par ses exagérations, troisièmement perdre leur temps dans de tels déplacements est une insulte à ceux qui leur confié des tâches autrement plus importantes à traiter.
La quête de l’audience des uns, d’un sursaut de popularité des autres aboutit à noyer les français dans un torrent de larmes de crocodiles.