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10 décembre 2015 4 10 /12 /décembre /2015 15:49

Reprenons quelques chiffres très simples :

- sur 100 français en âge de voter, environ 80 sont inscrits sur des listes électorales, - sur les 80 inscrits, 40 sont allés voter dimanche dernier,

- sur les 40 qui votent, à peu près 21 ont déposé un bulletin en faveur des partis dits de gouvernement (listes PS et Républicains/Centristes).

La réalité est claire, sur 100 français ayant le droit de vote, 79 ont exprimé un rejet des zozos qui disent nous gouverner : 20 en se contrefichant des gouvernants, 40 en les méprisant par leur grève des urnes, 19 en choisissant des listes qui embêteront les élus en place (12 le FN, et les 7 derniers écolos, front de gauche, et autres souverainistes). Cet énorme front du refus est honni par les politiciens qui préfèrent le stigmatiser plutôt que se demander pourquoi il a tant prospéré. Il est nié par beaucoup de médias qui s’indignent sur tous ces gens qui ne font pas leur devoir « civique », ou qui s’ils le font choisissent des listes aux programmes inapplicables.

Ces mépris exprimés par la sphère politico-médiatique, laissent plus ou moins entendre que cette horde est composée principalement de faibles d’esprit, fascistoïdes, red necks et autres sous-prolétaires. Et même si c’était vrai, à moins de contester l’idée même de démocratie, il est du libre arbitre de tous les citoyens de faire ce qu’ils veulent de leur bulletin de vote. Rien n’est plus totalitaire que les mises à l’index de certaines listes, celles dites d’extrême droite ou celles baptisées aimablement de la droite dure ou de la droite extrême (par opposition à la gauche molle ou ordinaire ?), que les fusions de listes qui fleurent bon les tripatouillages de notables, ou voire pire de l’abandon en rase campagne des électeurs en leur demandant d’aller voter pour ceux que l’on exécrait la minute d’avant. Au nom, paraît-il, de la République ; elle a bon dos la république : 1° personne ne la menace hormis des bandes de terroristes bas du plafond, sans aucun relai dans la sphère politique (du moins, pas encore), 2° si elle en danger c’est essentiellement par la faute de ceux qui se sont révélés incapables d’en défendre les paisibles citoyens à deux reprise en moins d’un an (mais ce sont justement ceux là qui crient comme des gorets que la république est en danger).

Le déni de ce front du refus me paraît clairement établi. Il est vrai qu’il est incommode d’énoncer les raisons qui ont favorisé sa naissance : elles se résument en un mot, la tradition. Non pas la tradition dans le sens d’un goût nostalgique pour le passé, mais la passation des connaissances, des cultures, des modes de vie, des façons d’être et de penser ; ce n’est qu’avec la connaissance de ce que nous avons été qu’il serait possible de faire l’inventaire de ce qui vaut le coup de perpétuer, de ce qu’il est nécessaire d’adapter, de ce que nous pouvons garder à titre de souvenir seulement. Serait-ce beaucoup demander aux hommes politiques qui nous sollicitent.

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