De plus en plus de gens considèrent que ce bout de papier, appelé permis de conduire, est devenu inaccessible. Alors ils conduisent sans l’avoir. Ils prennent des risques considérables en cas d’accident, puisque non couverts par une quelconque assurance ils sont susceptibles d’avoir à payer à vie des sommes aux victimes. Mais comment travailler sans permis ; c’est quasiment impossible à la campagne ou dans des banlieues mal desservies. Et comment se payer un permis beaucoup trop cher pour des jeunes sans emplois ou sans appui familial. Ne pas oublier aussi ceux qui ont perdu leur permis à force de petites infractions qui leur ont fait perdre leur capital de points et ne peuvent attendre de le repasser parce qu’il leur est indispensable de pouvoir se déplacer en auto s’ils veulent conserver leur emploi.
Pour l’obtenir, un examen absurde que presque tous les conducteurs sont surs de rater : un code délirant qui se complait dans la multitude de règles et d’exceptions franco-françaises au lieu de se focaliser sur les grands principes applicables sur toutes les routes du monde ; un exercice de conduite d’une difficulté ahurissante et qui laisse penser que les examinateurs sont de mèche avec les auto-écoles pour mieux plumer le candidat.
Il serait bon de mettre en accusation la délégation à la sécurité et la circulation routières, et toutes les associations qui lui sont inféodées pour mise en danger de la vie des pauvres qui n’ont pas réussi ou se sont fait sucrer leur permis. Au lieu de se vanter de la baisse du nombre des blessés et des morts sur les routes (dont ils oublient de signaler qu’il est du pour une large partie à de meilleures routes et des voitures plus sures et non à leur action), ils feraient bien de s’interroger sur leur influence néfaste : chômage des personnes sans permis (surtout des jeunes), explosion du nombre de conducteurs non assurés, racket des automobilistes à coup de contraventions injustifiées et injustifiables, dévoiement de la gendarmerie et de la police pour assurer des missions imbéciles de traque des conducteurs baptisés iniquement malfaiteurs de la route, terroristes des autoroutes, assassins au volant.
Avant de réformer le permis pour le rendre à la fois moins cher et beaucoup plus simple, donc beaucoup plus facile à obtenir, il est impératif de supprimer toute espèce de subvention à toute cette flopée de lobbies qui se parent de nom comme « ligue contre la violence routière », « association pour la prévention routière », il est nécessaire de dissoudre la délégation à la sécurité routière qui ne sert à rien d’autre qu’ à rendre toujours plus compliquée et plus onéreuse et la circulation et le code . Ce n’est qu’après cette dératisation qu’il sera enfin possible de se pencher sur la réforme du code de la route et du permis de conduire.