Islam est peut-être une religion, mais d’abord un mouvement politique. Un seul Dieu, une seule communauté de croyants sont les préceptes qui relèvent de la religion ; mais la chariah, le djihad, le djihad étant l’outil pour étendre la chariah du Dar al Islam au pays des infidèles, sont des préceptes politiques : ils relèvent de l’organisation de la société, non des convictions ontologiques des populations ; ils relèvent d’un impérialisme assumé et très souvent mis en pratique dans l’histoire. Alors être antiislamiste est une opinion politique. Elle n’a pas à être baptisée islamophobie, tentative de la rendre illégitime , irrationnelle.
La méfiance à l’égard de la doctrine de l’Islam, la haine suscitée par certaine de ses pratiques, laissent perplexes vis-à-vis des tentatives de dissociation entre un Islam modéré et un Islam radical. Par définition l’Islam se veut radical, dans sa conception d’un Dieu unique, dans la pureté qu’il exige de ses adeptes, dans son mépris des incroyants. Radicalité doctrinale mélangée à un pragmatisme affirmé : le devoir de dissimulation temporaire, pour mieux exalter le triomphe futur de la religion est connu et assimilé de tous les musulmans.
Le combat contre l’Islam est une lutte politique qui ne peut se limiter à la dénonciation de courants qualifiés d’extrèmistes comme le salafisme, le wahabisme. Il doit dénoncer toutes les pratiques cultuelles qui sont une tentative de mainmise sur la société et non une expression d’un amour de Dieu. Il doit mettre en cause toutes les propagandes qui sont une manifestation d’impérialisme et non pas la légitime ambition de partager son amour de Dieu.
Trop souvent cette lutte politique contre l’Islam est disqualifiée par son travestissement en un racisme anti-maghrébin, anti-arabe, anti-oriental. Curieux amalgame entre des descendants de tribus bédouines qui ont répandu leurs idées nomades depuis l’Iran jusqu’à l’Atlantique et les rejetons des occupants berbères, coptes, syriaques, mésopotamiens héritiers des civilisations néolithiques sédentarisées. En réalité il s’agit d’une tentative de sanctuariser l’Islam en décrétant illégales les attaques lancées contre ce mouvement politico-religieux.