La compassion n’est ni une action, ni une pensée, tout au plus un sentiment. Elle ne vaut que si elle est un moteur pour réfléchir, analyser, décider. Mère Térésa ne fut sainte que pour son activisme dans la création de ses orphelinats, son habileté à en assurer le fonctionnement. L’Eglise ne suit pas toujours les chemins que lui tracent ses saints et bienheureux, et trop souvent croit que la joue tendue à l’adversaire, le piétisme réduit à la prière, peut lui épargner toute réflexion sur la violence du message du Christ. Quant à l’Etat, quelle rigolade de voir ses pleurnicheries transformées en doctrine : les tués sont décorés, le syndrome de Stockholm érigé en coutume, l’entente avec l’ennemi méconnue par crainte de déplaire, la doctrine de l’Islam ignorée dans tous ses aspects contraires à notre culture par peur de l’amalgame. La compassion, quand elle se limite à ce genre de pantalonnade, est non seulement ridicule, mais nocive. Elle tend à nous faire croire que le bien peut se résumer à un rite d’attendrissement sur autrui, mêlé d’autosatisfaction sur notre générosité spirituelle.