2016, année terrible pour les femmes de conviction.
Jacqueline Sauvage qui a libéré l’humanité d’un macho, tortionnaire, violeur, en l’abattant courageusement de deux coups de fusil dans le dos a du s’y reprendre à six fois avant d’être libérée : double échec en cour d’assise, double échec devant le juge d’application des peines, et première grâce présidentielle insuffisante.
Rebelotte pour Irène Frachon et sa fixette contre le laboratoire Servier qui a commercialisé le médiator ; mais s’il est coupable, il ne faudrait pas oublier les prescripteurs et leurs malades complices pour gruger la Sécurité Sociale en lui faisant rembourser un médicament contre le diabète alors qu’il s’agissait d’un coupe-faim ; elle devrait rappeler que toutes les indemnités qu’a déjà payées et que devra encore payer le laboratoire coupable à des malades non-diabétiques sont à reverser intégralement à la Sécurité Sociale.
Pauvre Simone Veil qui a pu constater une fois de plus le détricotage de sa loi sur l’IVG ; elle avait expressément prévu une période de réflexion pour les femmes désirant avorter. A abolir rugit Madame Rossignol qui probablement ne doit pas croire aux bienfaits de la réflexion.
2016, annus horribilis pour les femmes de pouvoir.
Atomic Anne, littéralement pulvérisée par toutes les erreurs de gestion qu’elle a commises pendant qu’elle gouvernait AREVA de sa poigne de fer ; sans compter les petits arrangements financiers du compagnon initié de ladite Anne Lauvergeon.
Dina Roussef, boutée hors du pouvoir sous motif des prévarications qu’elle a couvertes en compagnie de son mentor, Lula, le président des pauvres ; en fait virée pour avoir conduit son pays à la récession.
Park Geun Hye, en voie de destitution, après la découverte qu’elle était sous influence d’une aventurière corrompue et corruptrice ; en réalité repoussée par un pays exaspéré par sa conduite des affaires intérieures de la Corée.
Hillary Clinton qui a réussi à être battue à l’élection présidentielle américaine par le plus vulgaire de tous les candidats, malgré l’appui de la quasi-totalité des médias, et avec le plus gros des budgets de campagne ; faut-il qu’elle soit haïe, ou bourrée de défauts, ou incapable de susciter la moindre sympathie.
2016, année noire pour les femmes de parole.
Sophie Aram et Charline Vanhoenacker sombrent de plus en plus dans l’allusion à la petite culotte pour tenter de nous faire rire. C’était bien la peine de faire croire que des femmes d’humour allaient nous sortir de la gaudriole gauloise, ou du sous-entendu salace.
Léa Salamé n’a rien renouvelé dans ses interviews politiques ; comme son mentor, maintenant hors d’âge, Jean-Pierre Elkabbach, elle coupe la parole sans attendre la fin des réponses, elle pollue ses questions de ses attaches communautaires, elle pense que ses opinions ont une importance pour ses auditeurs. Comme vent frais sur les ondes, il faudra trouver autre chose.
Maylis de Kerangal fait virer de Gallimard Richard Millet qui avait qualifié le style de la donzelle de « barbe à papa idéologico-esthétique ». Elle récidive avec les autrices (ou auteuses, au choix) qui se sont, déjà fait remarquer dans leur soif de censure contre ceux qui les méprisent et le font savoir. Toujours ce front commun avec Ernaux, Desplechin, Delphine de Vigan et autres nombrilistes du business des bouquins ?
Chères femmes, il est temps de vous ressaisir. Arrêtez de porter sur le devant de la scène les plus médiocres de vos consoeurs. Si c’est pour répéter ce qu’ont tenté de faire les hommes depuis des millénaires, ce n’est vraiment pas la peine de proclamer qu’une nouvelle ère est arrivée avec la libération des femmes de l’oppression masculine.