Après une loi médiocre et bavarde sur une prétendue moralisation de la vie publique, j’attends , par contre, beaucoup de la réforme de la Constitution diminuant le nombre des élus à tous les échelons et qui pourrait supprimer les assemblées inutiles (comme par exemple le conseil économique et social) . Elle sera la première pierre pour reconstruire une classe politique digne de ce nom qui nous changera de la foule des demi-sels qui ont envahi les bancs de toutes les assemblées. La seconde sera nécessairement la définition d’un statut de l’élu ; il est indispensable pour enfin attirer des hommes de valeur dans la politique. Il faut qu’ils soient
- peu nombreux, pour que la sélection soit efficace,
- très bien rémunérés, à l’inverse ce que voudraient les populistes de tout poil, pour que leur fonction soit attractive et praticable sans rémunération annexe,
- appuyés par des assistants nombreux et compétents qui puissent vraiment les aider dans leur double travail d’élaboration de la loi et du contrôle de son application, comme cela se pratique par exemple aux EtatsUnis,
- à l’abri des compromissions, en obligeant les élus à démissionner de la fonction publique, comme d’emplois dans des sociétés privées, ou de sinécures dans des associations,
- avec une garantie de nonemploi d’une durée suffisante après la fin de leurs mandats,
- sans aucune condition préalable sur leur passé ; le peuple est souverain et il est inimaginable qu’il ne puisse exprimer librement son choix ; toute instauration de critères de compétences, de moralité , de conduite passée, serait la voie ouverte à la dictature de bien pensants ou de modes.
Ce n’est qu’à ce prix que nos élus pourront enfin être des représentants respectés par le peuple. Et s’ils sont respectés nul doute qu’ils se conduiront d’une manière à la hauteur de leurs fonctions.