Etablissements odieux qui ne méritent ni le nom d'asile, ni celui d'hospice. Ce ne sont pas des refuges pour les pauvres vieux qui viennent y habiter; et les personnels, en charge, sont loin d'être des parangons de gentillesse et d'attention.
Qui n'est pas tenté de se suicider plutôt que de rejoindre cette halte avant le tombeau. Les vieux n'y sont pas considérés comme des êtres humains à part entière :
- le ton employé à leur égard relève, au mieux, de l'injonction sans aménité, au pire du parler envers un animal;
- les soins sont donnés dans la précipitation, voire dans la brutalité;
- tous leurs pauvres biens sont pillés sans vergogne, comme s'il s'agissait d'une prime habituelle pour les personnels sans scrupules.
Pourquoi dénommer les personnels, aide soignants; ils s'apparentent plutôt à une bande de voleurs qui dépouillent les êtres qui sont tombés en leur pouvoir; pourquoi personne ne dénonce cette mafia qui prospère dans tant d'établissements ? pourquoi des gens osent parler de leur dévouement envers des grabataires, quand il s'agit de leur dévotion pour leur affaires personnelles ? Qui n'a pas visité ces lieux de l'horreur avec leurs sinistres bourreaux ? Tout le monde, sauf probablement les organismes de contrôle, et les gentilles associations qui ont bien d'autres choses à faire. Tout le monde est allé voir qui ses parents, qui (moins souvent) ses amis et a pu se rendre compte de l'évidence. Pourquoi cette omerta ? Pour une raison très simple : la crainte des mesures de rétorsion à l'égard du prisonnier tombé entre leurs pattes.