Dans ce musée du Quai Branly-Jacques Chirac, curieusement affublé du nom d’un escroc, j’ai vu une exposition intéressante. Elle tranchait avec le capharnaüm d’arrière boutique peu soignée qui est exposé dans des corridors obscurs. Elle a été baptisée « Peinture des lointains » ; beau titre pour exposer une centaine d’œuvres intéressantes, envoutantes, belles, surprenantes, peintes à propos de nos anciennes colonies entre le XVIIIème et le XXème siècles. Curieusement ces tableaux, gravures et aquarelles avaient été confisqués à la vue de quiconque (sauf quelques conservateurs) depuis plus de 50 ans. Elles ressortent maintenant. Dans des lieux exigus, malheureusement. Avec en surplus, les œuvres commentées par des cartels affligeants. Ils ont été composés par des illettrés qui n’ont que quelques mots à la bouche : altérité, les autres, colonialisme, exploitation. Franchement, que viennent faire ces explications psycho-sociologiques dérivant en repentance, dans une exposition d’œuvres d’art. Pourquoi la conservatrice responsable de l’exposition, Sarah Ligner, se croit elle obligée de nous farcir la tête de ses stéréotypes ; elle a peur que nous pensions mal ?
La comparaison entre le bric à brac des œuvres dites « arts premiers » (qui ne sont ni premiers ni seconds d’ailleurs) et la fraicheur des œuvres dite orientalistes ou colonialistes est amusante.
Visitez, jugez, et surtout n’oubliez pas de mettre un mot sur l’organisatrice de l’exposition : elle a eu raison de la faire, elle a eu tort de la commenter