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29 mars 2018 4 29 /03 /mars /2018 10:34

Pourquoi tant de haine ?  Poutine  est vilipendé par nos médias parce qu’il a été trop bien élu (suspect…), parce qu’il jugule la presse (incontestable, mais la nôtre est  bridée par les bien-pensants de gôche), parce qu’il s’affiche dans des saynettes sportives ridicules (certes, mais qui se moquait de nos politiques en train de faire du jogging ?) ; les critiques se font un peu plus sérieux quand ils dénoncent le mode de gestion économique de la Russie, la trop grande dépendance envers les matières premières, la corruption des ploutocrates, le manque d’investissements dans les infrastructures ; rien de tout cela est faux, mais manque d’indulgence quand on revient à l’état de jachère du pays laissé par Eltsine, l’incroyable retard économique maquillé par les communistes. Enfin arrivent les grosses critiques sur l’action extérieure de Poutine : elles peuvent se ranger dans deux catégories :

  • l’intervention au Proche-Orient,
  • l’intervention en Ukraine

1° L’intervention au Proche-Orient

Egarés par leur haine, le leitmotiv des journalistes occidentaux est le soutien immoral qu’il apporte à Assad (« le boucher de Damas ») ; la pensée stratégique des russes, visant à pérenniser leur présence en Méditerranée Orientale à travers des bases en Syrie, a été niée d’abord par les américains puis par les européens qui n’y ont vu qu’une tactique à usage intérieur visant à flatter l’orgueil russe. Ces explications trop courtes font litière d’une nécessité fondamentale pour ce pays continent qui ne dispose que de peu d’accès maritimes navigables à l’Ouest : des ports soit encombrés de glace comme Arkhangelsk, soit ouverts sur des mers quasi fermées comme la Baltique ou la mer Noire.

2° L’intervention en Ukraine

Là encore, Poutine est animé par une pensée stratégique extrêmement claire qui fait de la Crimée la citadelle du pays sur la mer Noire, et de l’Ukraine la maison-mère de l’état russe qu’il n’est pas question de voir s’allier avec des ennemis. Ces options ont été niées par les occidentaux (menés par les américains, suivis aveuglément par les européens) au nom de prétextes particulièrement futiles : l’annexion de la Crimée a été contestée au nom de lois internationales particulièrement flexibles ; c’est admis pour Israël qui a annexé d’abord Jérusalem-Ouest, puis maintenant Jérusalem Est, c’est admis pour le Kosovo qui est arraché à la Serbie, c’est oublié pour la Turquie qui a instauré une république turque de Chypre; mais il est refusé que la population très majoritairement russophone de la Crimée vote son rattachement à la Russie. La neutralisation de l’Ukraine n’a même pas été évoquée par les occidentaux qui ont hurlé, à qui mieux mieux, la destinée de ce pays à rejoindre l’Union Européenne ou l’OTAN ; une véritable provocation.

 

Un comportement irréaliste des gouvernements occidentaux contribue à rejeter la Russie dans des alliances contre nature comme avec la Chine (avec tout le problème de la Sibérie Orientale), ou avec la Turquie (et tout le problème des musulmans turcophones du Sud de la Russie ou des pays limitrophes de l’Asie Centrale). Il ne suffirait de pas grand chose pour que la Russie revienne à son tropisme naturel qui serait une alliance à long terme avec l’Europe Occidentale, encore faudrait-il que Baltes et Polonais ne fassent pas de l’obstruction au nom d’intérêts qui sont les leurs mais pas ceux de leurs autres partenaires. Un enjeu formidable est entre les mains de notre président : réconcilier la Russie, avec la France, puis l’Europe, pour la ramener enfin dans une politique de développement commun qui fera la richesse des deux parties ; oublier ce pacte antédiluvien de l’OTAN qui a perdu toute raison d’être, sauf d’être une marionnette entre les mains de américains ; recréer une force militaire européenne, non pas dirigée contre la Russie, mais alliée de la Russie pour défendre l’Eurasie.

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