Les Renzi, Clinton, Cameron sont des exemples à méditer. Chacun dans son genre était encensé par des journalistes médiocres béats devant leur personnalité. Leur point commun, trop négligé, était leur mépris du peuple, celui des oubliés, des laissés pour compte, des petits bourgeois aigris, des employés refoulés dans des banlieues lointaines, des ruraux à l’écart de tout. Ils se prétendent démocrates mais ne supportent pas les relents de nationalisme, de xénophobie, de crainte du chômage, de peur de la violence. Les médias qui se pensent d’une autre trempe bombardent ces catégories de sobriquets injurieux, « red necks », « extrémistes », les relèguent dans des catégories infréquentables de « racistes », « xénophobes », « homophobes », se moquent de leurs façons de parler sans nuances. Ils oublient les propos des artistes qui eux peuvent, à l’occasion, comprendre le peuple ; ils négligent les œuvres d’un Ken Loach, d’un Houellebecq, d’un Tom Wolfe, et de tant d’autres, qui eux ont su exprimer la misère morale de certains, l’arrogance imbécile des autres ; ils sont aveugles, ils sont sourds, ils sont paralytiques. A force d’ignorance de ce qu’est la démocratie (protéger les faibles, prendre en compte toutes les opinions), ils ont envoyé dans le décor les pays qu’ils prétendaient gouverner : un Trump exalté aux commandes de la première puissance mondiale, une May ne sachant comment se dépêtrer du Brexit, et maintenant un fantoche manipulé par deux partis cyniques à la tête de l’Italie. A qui le tour ?