Ces valeurs me plaisent : honneur, transmission, fidélité, initiative, esprit de jugement et de critique. Dommage de les voir foulées aux pieds, ou pire traitées dans le sarcasme et la condescendance.
Juger est notre capacité à discerner dans le monde qui nous entoure, à stigmatiser les comportements et les gens qui nous déplaisent, à évaluer les solutions qui nous plaisent ; il ne peut y avoir d’intelligence de ce qu’il faut faire sans jugement préalable ; il n’y a pas de parole plus sotte que de dire « qui sommes nous pour juger ? » ; chacun de nous est une étincelle divine, un sous-ensemble d’un grand tout, et possède donc une infime, mais irréfragable, partie de la puissance divine ou d’un inconscient collectif. Sans cette capacité de jugement, sans cette faculté de discernement, peu de possibilité d’action en fonction de la raison, ou dans l’efficacité.
L’action est notre raison d’être. Pas la contemplation. Et l’action n’est justifiable que dans l’initiative. Rien de moins profitable que le suivisme, les comportements moutonniers, la conformité à la norme, rien de plus haïssable que l’obéissance aveugle, la soumission à un quelconque gourou, chef, maître à penser. Rien de plus irritant que la procrastination, l’aboulie, qui ne sont même pas un éloge de la paresse mais un aveu d’impuissance.
Mais des règles d’action s’imposent : il faut avancer dans la fidélité à une patrie, à une culture, à une famille, à des amis car nous sommes trop faibles pour feindre de pouvoir nous passer d’appuis ; dans la transmission d’un héritage car personne ne peut être assez arrogant pour croire faire quoi que ce soit sans s’appuyer sur les legs des générations passées, et nous devons tous nous en imprégner pour mieux faire ce que nous avons à faire ; dans l’honneur car que serait une vie en dehors de règles de morale, en dehors du respect du bon, du beau, du vrai.