L’aventurier perce sous la figure du surdoué des études qui n’a pas raté l’ENA, faute de Normale Sup, sous le costume du banquier qui n’ a pas loupé le bonus malgré le peu d’affaires traitées, sous le spectre du traitre qui est sorti de l’ombre juste au dernier bon moment pour trucider celui qui l’avait fait. L’opportuniste était à soupçonner dans ce passé : mais on pouvait croire que le héros tendu vers un but de rénovation de son pays avait su utiliser les circonstances. Las, le badinguet s’est très vite révélé. La clarté est venue de l’Orient, comme de juste, avec les premiers ricanements d’Angela et de Vladimir qui ont laissé le paillasse tonitruer sur les estrades en oubliant complètement de tenir compte de lui. Elle s’est propagée vers l’Occident, logiquement avec le temps, quand la vérité se fit jour dans le cerveau trumpiste, que le paltoquet ne valait pas que l’on s’appuie sur lui. Ce n’est qu’alors que certains français ont commencé à douter de la clarté du bonhomme; certes il s’agissait de chômeurs professionnels, d’alcooliques très peu anonymes et de vieillards envieux regroupés sous le label de gilets jaunes : coalition hétéroclite, fascisante, mais non dénuée de sens de la manoeuvre; appuyée par une majorité du pays qui les méprisaient mais trouvaient farce d’embêter ce président en qui ils croyaient de moins en moins. Et alors c’est la déroute de Maximilien, la reddition de Sedan, l’abdication veule : le président lâche sous la menace, sans négociations, dix milliards qui n’avaient pas été demandés; le trouillomètre à zéro il s’embarque dans la manoeuvre la plus antidémocratique qu’il soit avec ses assemblées de quart de notables qui sont réunies aux quatre coins du pays pour proposer des réformes ! Mascarade incroyable où il est oublié que seule la voix des urnes peut arbitrer. Imposture de faire croire qu’il existe des corps intermédiaires pour décider d’une politique alors qu’ils ne sont là que pour l’infléchir, l’amender, l’adapter. Comme il était prévisible les quart de notables consultés se lancent dans une compétition de populisme à coup d’augmentations d’impôts pour les autres, de demande d’aides supplémentaires pour eux, et de possibilités de révocations des gens qu’ils ont élus au gré de leurs caprices. Devant ce monceau d’inanités, le freluquet nous concocte une synthèse digne des plus beaux jours des courants socialistes qui en réalité sonne le glas de ses quelques rares projets interessants : oubli de la réduction du nombre de fonctionnaires (donc abandon de la réduction des dépenses publiques), oubli de l’obsession de créer des emplois (donc acceptation d’un taux de chômage élevé).
Ridiculisé dans le monde, méprisé en France, que sauvera-t-il de son règne ?