La loi Avia n’est que la suite de textes qui ont entamé la liberté d’expression.
Les lois Pleven et Gayssot sous des prétextes angéliques (combattre le racisme), ont introduit une notion rénovée du blasphème : il n’est plus besoin d’insulter ou de médire contre une personne spécifique pour rendre des propos illégaux; les notions de haine raciale et de révisionnisme protègent désormais des minorités entières qui accèdent à un statut de surprotection réservé naguère à Dieu, la Nation, le Roi.
La loi Taubira a embrayé en qualifiant la traite négrière de crime contre l’humanité. L’idée n’est plus de protéger une minorité mais de pouvoir réécrire l’histoire en fonction des états d’âme d’aujourd’hui; le blasphème s’élargit à des propos tenus dans le passé.
La loi Avia actuellement en discussion est la généralisation de ces principes de l’interdiction du blasphème contre toute une série de minorités comme les tenants d’une religion, les adeptes de telle ou telle pratique sexuelle, enfin toute catégorie de personnes qui puisse être rassemblée sous un seul qualificatif.
Déjà Louis XIV, pour le code noir, Victor Hugo pour des propos inadmissibles dans ces romans, avaient été ravalés au rang de délinquants racistes. Voilà maintenant que Molière va pouvoir être épinglé pour ses pièces infectes sur les avares, les bas-bleus, les bourgeois vaniteux, les catholiques radicalisés, Proust stigmatisé pour ses propos ignominieux sur les pédérastes caricaturés à travers le baron de Charlus et pas seulement, Montherlant ou tant d’autres vilipendés pour leur misogynie.
Tous ces génies vont-ils pouvoir rejoindre Gobineau et Céline dans les gémonies de l’histoire ?