Portrait aimable
Un contemplatif : amoureux de la densité d’un haïku, du poli brillant d’une laque.
Un curieux : à la recherche insatiable de ces objets de nos très lointains ancêtres, qui sont à la fois beaux dans leur forme, utiles dans leur usage, mystérieux dans leur objet.
Un amoureux de la famille qui a voué à ses deux filles un attachement profond et inextinguible.
Qu’est allé faire, cet esthète attendri, à l’ENA, puis dans la politique ? Il n’avait aucune des qualités nécessaires pour gouverner un pays et, forçant sa nature, il a caché sous un activisme forcené, son manque d’appétence pour la gestion des hommes, son indifférence à l’histoire. Cette voracité pour séduire toutes les femmes qui lui tapaient dans l’œil, cet appétit pour boire et ingurgiter des tonnes de nourriture, donnaient l’impression d’une frénésie insatiable. Un défoulement d’une nature trop riche qui ne trouvait aucun intérêt à forcer le destin d’un peuple.
In fine, un homme probablement malheureux, qui n’a pas su faire le bonheur de la France.
Portrait vachard
Mi rad-soc, mi escroc. Du radicalisme il a gardé la tentation à politiquement ne rien faire. Quant à ses tromperies elles ont concerné aussi bien ses électeurs bernés par ses fausses promesses que ses concurrents abusés par sa prétendue bonhomie.
Marie-France Garaud l'avait définitivement jugé : "il n'était pas du marbre dont on fait les statues mais de la faïence dont on fait les bidets". Sa place est dans les égouts de l’histoire.
Dernières pelletées de terre
A ces portrait qui datent de quelques années, je ne vois rien d’autre à ajouter que d’éviter toute manifestation de joie à la disparition de cet histrion auquel je ne peux pardonner de m’avoir abusé.
Qu’il rejoigne dans l’anti-Panthéon de l’Histoire de France les Guy Mollet, Lebrun, Mac-Mahon, Polignac, et autres ratés de notre roman national.