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25 octobre 2019 5 25 /10 /octobre /2019 09:30

Les Etats-Unis, tiraillés entre leur isolationnisme de toujours et leur messianisme de la grande nation qui apporte la liberté et la démocratie, ont brutalement choisi l’abandon de leurs mercenaires dans le déshonneur; la tentation du repli était perceptible depuis l’administration Obama, elle trouve sa confirmation; Trump accélère le tempo et prend ses décisions à l’emporte-pièce, sans prévenir ses alliés, au plus mauvais moment. Ses inaptitudes à diriger un grand pays ne peuvent cacher qu’il est probablement en symbiose avec son peuple dans le désir de retirer ses soldats des différents théâtres où les échecs sont flagrants : Afghanistan, Irak, Syrie; de plus ces interventions se font dans un Moyen-Orient où leur présence est rejetée avec violence par de larges proportions des populations : les talibans, les sunnites irakiens, quasiment tous les syriens; au départ les Etats-Unis n’étaient intervenus que pour lutter contre les protecteurs du terrorisme international : Al Qaïda puis DAECH; ils avaient pour objectifs seconds de protéger l’existence d’Israël (considéré comme une émanation de la diaspora juive américaine), de préserver l’Arabie Saoudite (premier détenteur de réserves de pétrole mondial), d’empêcher la prolifération nucléaire suspectée en Iran. Mais les objectifs seconds n’impliquent pas, aujourd’hui, de mettre en jeu directement la puissance des Etats-Unis : Israël est certes menacé, mais sans être en péril; le pétrole d’Arabie est important mais pas essentiel pour des Etats-Unis devenus autosuffisants grace au gaz de schiste; et les tentations iraniennes ne peuvent probablement pas être maîtrisés par un effort militaire mais par une transaction diplomatique (levée des sanctions contre arrêt du programme). Quant à l’objectif premier de lutte contre le terrorisme, la tentation de déléguer les opérations, à des supplétifs est probablement tentante et plus efficace au vu du manque d'esprit combatif des armées américaines : ce qui est fait au Sahel où la France se trouve en position de leader de la lutte contre les différents mouvements islamistes peut être réalisé tout autour du désert syrien; pas nécessairement avec les mêmes : on sent bien que les Etats-Unis sont très tentés de redonner à un couple Turquie/Arabie Saoudite  un rôle de policier pour surveiller les pays voisins. L’un appuyé sur une armée entrainée et équipée, l’autre assise sur son sunnisme rigoriste et son coffre-fort. Cette cohérence est en voie d’être atteinte. Le prix à payer de cette politique est de laisser une marge de manoeuvre accrue immédiate à Poutine : mais la Russie est-elle encore un acteur stratégique dont il est nécessaire de se préoccuper ?

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