Vision hallucinante autour de la gare du Nord. Des épaves étalées par terre, sous les verrières des restaurants abandonnés, entourées de reliefs de nourriture à moitié consommés et de flaques de pisse. Certains debout ingurgitent leur bière ou leur vinasse et balancent en l’air les bouteilles qui éclatent sur le sol en milliers d’éclats. Ils insultent les rares passants, et leur réclament des sous. La patrouille Vigie Pirate passe indifférente.
Ces débris humains sont arrivés au dernier degré de la veulerie. Physiquement ils seraient capables d’aller nettoyer les rues des immondices qu’ils y jettent ; ils pourraient aller ramasser les légumes qui pourrissent, faute de bras dans les maraichages des environs de Paris, les fruits dans les arbres du sud ; ils pourraient débroussailler les forêts susceptibles de s’enflammer. Non ils sont les précieux alibis d’organisations de charité dévoyées qui entretiennent leur fainéantise, leur plongeon dans les excréments, leur haine de ceux qui les entourent.