La privation de la liberté de se déplacer avait déjà pointé son nez dans l’état d’urgence proclamé pour une urgence terroriste ; elle a pris une ampleur extrême avec l’état d’urgence sanitaire. Ne désespérons pas de la prochaine mise en place d’une urgence climatique. Pourquoi avoir le droit d’aller et venir quand il est possible de ne plus bouger ? Le bonheur de l’escargot ou de la bernique.
La privation de s’exprimer est bridée depuis longtemps avec la promulgation des lois mémorielles. Elle était circonscrite, de plus, par le conformisme médiatique qui listait ce qui était dicible de ce qui était indicible. Voilà, maintenant, la loi Avia qui privatise la judiciarisation de la liberté de parole sur les réseaux sociaux. C’est vrai, pourquoi dire ce que l’on pense alors qu’il est si confortable et sage de se taire. La joie de la carpe.
Quant à la liberté de manifester elle est restreinte. Plus de baisers sur les bancs publics (un amour dynamique est-il encore toléré ?). Plus de prière dans une quelconque bâtisse religieuse (même les anachorètes sont privés de désert). Plus de grève (à remplacer par un droit de retrait pas net). Plus de rencontre entre amis (sauf derrière un hygiaphone). Plus de communion devant une oeuvre d’art (exceptée la mélancolie solitaire devant des images et musiques virtuelles). Le destin tranquille de l’autruche, la tête enfouie dans son masque.
Nous sommes enfermés dans un zoo. Et nous trouvons les barrières satisfaisantes pour notre futur.