Interdit de parler de la vieille comme la princesse Palatine l’écrivait de Madame de Maintenon. Dans notre époque bégueule, la vérité physique devient une provocation.
Interdit de montrer la députée Obono chargée de chaînes quand les rad-socs moquaient les jésuites représentés en chauve-souris. Un soupçon de blasphème sur le racisme ?
Interdit de rire des moulins à vent. Les éoliennes polluent les paysages et nous acclamons. Le mensonge érigé en sous-bassement du monde d’après.
Interdit d’embrasser de lèvres rougies un monochrome ou de pisser dans un urinoir de Duchamp. La révérence devant le laid ne souffre pas l’impiété.
Interdit de lire une BD de Lucky Luke fumant sa cigarette. L’hygiénisme est une loi. L’enfreindre un péché contre la santé des autres.
Interdit de donner une poupée à une fille et un ballon de foot à un garçon. Le genre est haï. Enfin … le masculin, car donner un ballon à une fille et une poupée à un garçon est progressiste.
Interdit de flanquer une fessée à un mioche insupportable. Le pauvre en garderait des séquelles psychologiques. La peau du cul était déjà chère, elle devient sacrée.
Interdit de bousculer un rom qui vous déleste de votre portefeuille. Ou il est mineur et il vous poursuit au tribunal pour harcèlement ou il est majeur et vous flanque un pain dans la figure. Le choc judiciaire ou physique.
Interdit de siffler une beauté qui passe devant vous. C’était et ça reste vulgaire. C’est devenu, de plus, une atteinte imprescriptible, non amnistiable, justifiant d’une peine exemplaire pour atteinte à la dignité du corps féminin. Fin de la tolérance dans la rue au profit du puritanisme le plus niais.
Interdit de montrer sa bouche dans les lieux clos. Plus possible de rire à gorge déployée, ou de montrer son impertinence en tirant la langue, ou de pincer les lèvres pour être revêche. La tartufferie y gagne.
Que de mesquineries ! Un tas de petites contraintes imaginées par un tas de petits pisse-vinaigres.