J'ai visité, hier, le Musée des Arts décos (la partie collections permanentes) cet après-midi, rue de Rivoli à Paris ; pardon, j’aurais dû dire MAD puisque c’est la nouvelle appellation. Complétement dingue il faut l’avouer. Dans des kilomètres de salles en plein Paris, avec des objets qui décrivent toute l’évolution artistique depuis le Moyen-Age jusqu’à nos jours, personne sauf moi et les innombrables gardiens. Pauvres gardiens qui à l’évidence s’ennuient à périr. Alors ils me disent bonjour (certains, pas tous) lorsque je passe pour retomber dans leur admiration mutique des beautés qui les entourent. Ce n’est pas poussiéreux. Un peu entassé, pas très bien présenté, avec néanmoins des écrans interactifs pour présenter certaines reconstitutions de pièces de tel hôtel particulier, ou château, ou pièce typique d’une certaine époque. Je suis resté halluciné que tout cela ait été rassemblé, présenté, protégé pour ma seule petite personne. Pourtant l’accès est facile. Pourtant certains objets sont fabuleux comme ceux venus de l’hôtel art nouveau de Jeanne Lanvin, ou encore de ces ivoires italiens de l’atelier florentin des Embriachi du XIVème siècle, ou un portrait de jeune fille de Pourbus ; je ne peux citer tous ceux qui m’ont fait impression.
Mais pourquoi ce Musée désert ? Pourquoi ce dédain ? A quoi sert cette accumulation, si elle reste confidentielle ? Drôles de temps quand la défense de la culture se résume à la réouverture des boites de nuit, à l’interdiction des festivals de musique, au naufrage des théâtres, à la bouderie par le public terrorisé de ses grands musées.