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21 mai 2021 5 21 /05 /mai /2021 17:24

Un jour Mémona Hintermann, vieille gloire du journalisme, annonce toute frémissante que son mari n’a pas réussi à se suicider. Un autre Axel Kahn, carpette inusable des médias, proclame qu’il est rattrapé par la patrouille, expression ironique signifiant qu’il va bientôt mourir du cancer. Encore un autre une actrice dont j’ai oublié le nom comme beaucoup d‘autres spectateurs du cinéma, vient se répandre sur le viol/harcèlement qu’elle a subi le siècle passé.

Imaginent-ils à quel point leur sort terrestre nous laisse glacial ? Comprennent-ils que leurs plaintes habillées pour l’une en nécessité de briser le tabou, pour l’un en obligation de transparence, pour la dernière en discours libérateur nous semble surtout le comble de la prétention niaise. Axel semble indigné que sa carrière remplie d’honneurs soit interrompue et veut montrer qu’il surmonte ce drame avec la grandeur d’âme qui lui est propre ; vanité insupportable ; adoration de son moi ridicule. Mémona nous assomme de ses regards de tragédienne écartelée entre le geste de son mari et les états d’âme de son fils ; scénario obscur auquel on ne comprend rien et surtout auquel on ne veut rien comprendre tant les talents de la malheureuse sont ténus. Quant à l’anonyme du cinéma parlant, rien ne peut arrêter son dégoulis de paroles, mélange inharmonieux de révélations à l’aune de toutes les « metoo » du monde et d’éléments de langage soigneusement préparés par son agent artistique légitimement soucieux de ses futurs engagements.

Les seuls enchantés par ces personnages faisandés (longuement attendris par les sunlights) sont ceux qui les ont invité sur leur plateau.

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