Le « fait » est maintenant religieux ou colonial. Il faut bien le différencier des « faits » qui sont banalement l’expression de la perception de la réalité. « Le fait », malgré son singulier, est plus riche ; il est connoté vieillerie du passé à mi-chemin entre folklore désuet et erreurs dont il faut se repentir.
Le fait religieux entre dans la catégorie de ce qu’il faut malgré tout enseigner, mais pour le relativiser, montrer son déclin inéluctable malgré des flambées dues à quelques irréductibles, son divorce avec le progrès qui anéantit ses vérités, ses difficultés avec tous les changements sociétaux qui font la gloire de nos époques.
Le fait colonial doit aussi être enseigné pour que tout un chacun prenne conscience de l’abomination qu’il représente, de l’insuffisance des regrets exprimés par les êtres d’aujourd’hui pour les errements de leurs ancêtres, des problématiques des restitutions des appropriations indues, et des réparations monétaires dont sont créanciers les héritiers des vaincus du passé.
Le fait (colonial ou religieux) est un délicieux bonbon qui roule dans les bouches des journalistes à jour des dernières modes.