Un prédécesseur du maire de Lannion avait déjà conçu une gare Lannion, en 2000 (à peine 21 ans, le bel âge ?), avec une capacité d’accueil des voitures, taxis et bus beaucoup trop petite. Un parking riquiqui pour tous les gens qui viennent amener de la maison ou ramener à la maison des gens qui habitent cinquante kilomètres à la ronde. Personne ne va prendre les lignes de bus qui se comptent sur les doigts d’une main, à la fréquence faible. Les taxis sont rares et disponibles que sur commande. Le vélo est impraticable dans un pays accidenté pour la plupart des usagers. Alors reste la marche à pied pour les habitants du centre de Lannion et pour tous les autres la débrouille avec une voiture familiale ou amicale.
De ce constat déjà accablant, le maire de Lannion tire la conclusion qu’il faut repousser la voiture sur un parking lointain et aménager le parvis pour en faire un lieu d’évènements (lesquels, grands dieux, dans ce lieu inhospitalier et moche), et de circulation douce (quel doux traitement va être réservé aux maires de familles encombrées et aux vieillards peu ingambes !)
Paul Le Bihan nous disait : « il faut comprendre avant d’agir ». Qu’il comprenne que sa ville n’a pas besoin de circulation douce mais d’accueil efficace devant la gare et des travailleurs et des touristes qui l’utilisent. Qu’il comprenne qu’il n’y a pas besoin d’événementiel dans un quartier périphérique mais une urgence à animer tout le centre entre le quai d’Aiguillon et la place du Marchallac’h. Arrêtons cette utilisation de mots à la mode écolo-culturelle dans une gesticulation pathétique pour se consacrer à l’action en faveur des gens normaux qui prennent le train.