Désastre américain tant sur le choix de ses alliés en Afghanistan, sur le choix de déverser des torrents de dollars sans vraiment se soucier de leur utilisation, sur le choix de s’appuyer sur un allié fourbe qu’est le Pakistan. Désastre qui démontre une fois de plus le manque de professionnalisme de l’armée américaine : soldats drogués, encadrement qui a laissé se répandre la culture du pavot éradiquée naguère par les talibans, inefficacité du renseignement qui n’a pas vu l’absence complète de combativité des soldats de l’armée afghane légale. Désastre qui laisse planer le doute sur la réelle aptitude des Etats-Unis à assumer leurs responsabilités au sein de l’OTAN, leur promesse de défendre Taiwan contre une invasion chinoise, leur aptitude à peser sur l’Iran ou la Corée du Nord dans leur course aux armements nucléaires.
Désastre que doivent assumer les européens qui n’ont jamais joué leur rôle de conseiller avisé de leur allié américain. Ils ont tout au contraire participé à cette aventure pour des raisons que l’on ignore : faire plaisir à leur grand ami ? faire semblant d’avoir un rôle sur la scène géopolitique ? L’honneur d’un combat juste est de le gagner ; l’échec indique l’obscurité des motifs, l’inadéquation des analyses, le manque de conviction dans la mise en place des moyens. L’Europe paie son manque d’ambition vis-à-vis des grands puissances (en l’espèce les Etats-Unis), sa lassitude de se défendre contre les menaces (en l’espèce islamiste), son égoïsme de rentier satisfait de son actuelle aisance de vie. Elle paiera. Et cela sera juste, car elle tente à tout prix de sortir de l’histoire en espérant passer à côté des catastrophes géopolitiques, en se mobilisant sur des sujets qu’elle ne peut traiter comme la lutte contre le réchauffement climatique, en croyant que l’humanisme est un combat alors qu’il n’est qu’un déni des réalités.