La séparation des pouvoirs est remise en cause, une fois de plus, par la mise en examen de madame Buzyn. Cette fois ci par une juridiction d’exception pour des actes de nature politique ; la justice n’a pas à décider si telle décision prise dans le cadre gouvernemental dans le respect des procédures est imbécile, criminelle, fautive ; seul le parlement pourrait en décider. L’empiètement constant fait suite aux extravagances du parquet national financier qui, sortant de son domaine de compétence, a choisi de pourrir de facto la candidature de François Fillon à la présidence de la République en transformant une coutume de népotisme largement répandue en faute majeure ; là c’était une faute commise au sein du parlement, au détriment du parlement, et qui devait relever de l’intervention de ses pairs. Le cancer judiciaire est encore plus flagrant dans l’intervention du conseil constitutionnel qui juge de la pertinence des lois : un groupe de personnes nommées suivant des critères complètement obscurs par quelques grands représentants politiques s’arroge le droit de renverser les décisions du parlement ; le problème n’est pas de savoir s’ils ont raison, s’ils interviennent au nom de « valeurs » qu’ils prétendent trouver dans la constitution, mais de quelle autorité ils se targuent pour juger.
Alors pour justifier de ces abus, les parquets et les tribunaux invoquent leur indépendance. Le conseil constitutionnel lui se targue d’être une assemblée de sages. Ces mots ne veulent pas dire grand-chose : indépendants de quoi, de qui ? du peuple ? de Dieu ? Sages par rapport à qui ? aux élites imbéciles qui nous gouvernent ? aux majorités de crétins qui votent ? Les mêmes ressorts sont à l’œuvre dans les deux cas : transformer une situation de circonstance (pouvoir se saisir juridiquement d’un cas plus ou moins clair) en lieu de pouvoir (vieille idée pratiquée par toutes les oligarchies) ; surfer sur les émotions populaires, le goût d’immoler une célébrité, la flatterie de goûts avilissants (toutes les caractéristiques de l’ochlocratie). D’ailleurs qui les contrôle ? Un Conseil Supérieur de la Magistrature qui ne remplit pas son rôle (il suffit de consulter les sanctions qu’il a pris toutes ces dernières années) ; la mort qui taille au hasard dans le cas du Conseil Constitutionnel (elle ne choisit même pas les plus séniles). Il serait temps que les électeurs demandent une réforme de toutes les institutions judiciaires françaises et aussi les tribunaux étrangers qui prétendent nous imposer leurs jurisprudences en matières politique.