Entreprises qui n’ont jamais créé un emploi net. Toutes les embauches en grandes surfaces ne sont que la compensation de licenciement dans des petits commerces et de fermeture de boutiques.
Leurs centrales d’achat font régner la terreur chez tous les commerciaux des petites entreprises de notre pays. Elles leur permettent à peine de survivre les privant de moyens de développement, sous la menace permanente d‘acheter ailleurs, et en particulier là où les lois sociales et environnementales sont plus laxistes.
Elles bénéficient de la mansuétudes pouvoirs publics parce qu’elles elles font baisser les prix des produits alimentaires au détriment de producteurs de moins en moins nombreux. Qu’importe la survivance de quelques ruraux qui ont de moins en moins d’influence.
Elles imposent leur laideur aux entrées de toutes les agglomérations : mêmes hangars limite bidonville, mêmes hectares de bitumes pour entasser les voitures des clients, mêmes panonceaux géants pour nous réassurer sur la présence prochaine de ces mochetés.
L’intérêt de ces entreprises pour le pays ne saute pas aux yeux : socialement inutiles, nocives pour l’industrie et l’agriculture locales, lèpres esthétiques qui contaminent tous les environs des villes ; leur seule justification est l’existence de leurs armées d’acheteurs au sein des centrales d’achat : ils savent, à perfection, jouer du fort (les quelques centrales existantes sur le territoire) contre le faible (les innombrables agriculteurs, les industriels en quête désespérée d’un référencement). ; ils savent de ce fait rogner les marges de ceux qui leur vendent au profit des clients de leurs magasins. Gains de pouvoir d’achat qui a clos les yeux des gouvernements, au détriment de l’exercice normal de la concurrence. Ils ont été des acteurs essentiels, avec la complicité de l’Union Européenne, de la mondialisation des produits ; ils ont été avec elle les fossoyeurs de l’industrie française et européenne ; ils sont, avec l’Etat au premier rang, de ceux qui ont appauvri et notre agriculture et nos agriculteurs.
L’espoir est que leur survie n’est plus assurée. Se déplacer en voiture pour aller dans ces temples de la consommation devient problématique quand tous les services de proximité gagnent du terrain. Le refrain lancinant du produit « le moins cher » est remis en cause par la recherche de qualité, la provenance locale, le goût de la diversité. Et peut-être qu’un jour les autorités de la concurrence se pencheront sur la pertinence de l’existence de ces structures d’achat qui faussent le fonctionnement des marchés.