Peut-être le mot que je hais le plus. Il s’exprime dans l’arrogance de celui qui laisse croire qu’il est plus intelligent que d’autres quand il n’a que ces plumes de paon qui font illusion quand l’animal tourne son cul vers ceux qui l’admirent. Il se manifeste dans le déni de ses échecs : les médias d’état à son service entonnent l’air que l’on a jamais vu chômage plus bas sans parler des radiations et entrées en apprentissage, que personne n’aurait mieux géré cette crise du COVID grâce au « quoi, qu’il en coûte » en oubliant l’envolée de déficits bien plus élevés que chez tous nos concurrents sérieux. Il s’exaspère dans le culte de la trahison revisitée comme le ralliement des plus petits (nanisme des esprits et des corps), des plus drogués (à la cocaïne, pas au crack ou au shit, on est quand même à la mode), des plus vénaux autour du grand sachem.
Ce gargarisme permanent ruisselle sur la politique étrangère (collection de défaites au Mali tout seul, en Afghanistan dans le sillage des américains, en Ukraine dans la myopie de nos services, au Liban dans les choix des plus racornis des politicards, et dans ces pays comme l’Australie, m’Allemagne, la Pologne qui nous crachent à la figure avec ostentation).
Mais ce désastre tout-terrain, n’empêche personne de claironner l’ultime contrevérité qu’il est le seul à nous sauver du populisme : effroyable raisonnement qui transforme notre régime républicain en sorte de dictature élective et nie tout pouvoir au parlement ; c’est l’assemblée nationale qui est le véritable rempart ; c’est elle qui a tous les pouvoirs pour contrecarrer les dérives de n’importe quel président ; c’est elle qui peut représenter cette intelligence collective et assurer ses deux rôles essentiels : voter les budgets et contrôler l’exécutif ; c’est vers elle que doivent se tourner les électeurs pour assurer que le mensonge de l’un ou l’incapacité de l’autre soient écartés de la vie publique.