L’histrion, vêtu de ses costumes de milicien, nous ressert une nouvelle époque de sa série télévisée ; mais l‘audience est devenue mondiale, et ses nouveaux partenaires sont présidents, ministres ou assemblées nationales. Il nous la joue Winston, avec du sang et des larmes et la résistance jusqu’au dernier vivant. Il a annexé la ville polonaise et jadis askhénaze de Lvov, la ville grecque et russe et jadis sépharade d’Odessa, la ville russe de Kharkov célèbre pour ses victoires sur les nazis, pour nous servir une Ukraine élargie à des terres qui n’en firent que rarement partie. Il célèbre la lutte du bataillon suprémaciste Azov qui s’est enfermé dans les sous-sols de l’aciérie de Marioupol avec des civils dont on imagine mal le consentement. Qu’a-t-il fait de son protecteur, l’oligarque ukrainien qui l’a porté au pouvoir, qui lui a enseigné les méthodes pour planquer son argent dans des sociétés écrans panaméennes ? Renvoyé au rang des comparses ?
Il clame son désir d’entrer dans la communauté européenne alors qu’il n’emplit aucune des conditions morales avec la corruption institutionnalisée des oligarques de son pays, avec les exportations de gangsters à la réputation sinistre pour exécuter les basses œuvres de n’importe quel commanditaire.
Il hurle son appétit pour adhérer à l’OTAN quand la Turquie a déjà manifesté son veto à l’entrée de pays autrement plus dignes tels que la Suède ou la Finlande.
Zelensky n’est pas le peuple ukrainien qui souffre sous l’occupation russe, et subit les crimes de guerre d’une piétaille mal commandée, mal dirigée et qui subit échec sur échec. Zelensky est l’incarnation du remords des européens qui s’extasient devant sa silhouette pour mieux oublier leurs erreurs de conduite, qui célèbrent son triomphe médiatique pour cacher leur incapacité à gérer leur faiblesse militaire. Zelensky est la marionnette de l’administration américaine qui joue le rétablissement de son prestige après l’humiliation de Kaboul, l’inféodation renforcée des pays européens au sein de l’Alliance Atlantique, l’intimidation de la Chine à travers la mise au pas de Poutine.
Mais pour renvoyer Poutine dans les casernes qu’il n’aurait jamais dû quitter, il faudra aux ukrainiens non seulement encore beaucoup de courage vis-à-vis des soudards qui les martyrisent, mais aussi beaucoup de patience, voire un peu d’incitation pour que leur président se résigne à oublier ses oripeaux de scène pour une conduite plus responsable.