L’adage suivant lequel il faut travailler pour manger est oublié par une partie de la population. On rencontre des gens qui se plaignent de la modicité de leur retraite : que n’ont-ils cotisé quand ils étaient en âge de travailler ! D’autres refusent de devenir aides-soignants, ou serveurs de restaurants en se plaignant de la dureté du travail proposé : ils préfèrent être en chômage partiel et compléter leurs allocations par quelque travail au noir. Certains sombrent dans la passion de l’inactivité comme les personnels soignants, ou les personnels éducatifs : un bon arrêt maladie, motivé par de farfelus nervous breakdowns, de plaisantes colites, de modernes burnouts, vaut mieux que du présentiel . Et que penser de ceux qui installés confortablement derrière un écran en mode pause tentent même pas de faire croire à des usagers du service public qu’ils pourraient faire quoi que ce soit pour eux. Ne pas ignorer tous ceux qui ont fait des études parfaitement inutiles pour la communauté et qui ne peuvent se justifier que dans des cas de talents exceptionnels comme psychologue, sociologue, artistes, au nom d’un prétendu accomplissement de ses rêves, d’une incroyable exigence de faire valoir des dons aussi minces qu’accessoires.
Cette accumulation de paresse jointe à un individualisme forcené aboutit à la mise en place d’un état social qui se résume à l’entretien d’une masse de plus en plus grande d’oisifs narcissiques par de moins en moins de condamnés au labeur.