« Si quelqu’un ne veut pas travailler, qu’il ne mange pas non plus » , Saint-Paul, deuxième lettre aux Thessaloniciens.
« Nul n'a jamais mangé de nourriture meilleure que celle procurée par le travail de ses mains », hadith
Il serait possible de multiplier les citations. Dans les trois proposées, la chrétienne est d’une simplicité absolue, depuis qu’Adam et Eve ont été chassés du jardin d’Eden il est illicite de vivre sans travailler, la mendicité est un péché. La taoïste est utilitariste en édictant qu’il est inefficace de donner et que la survie de l’homme est d’apprendre un métier utile. La musulmane est sensuelle en soulignant que profiter du fruit de l’effort est un plaisir. Trois approches qui ne résument en rien la pensée de chacune des traditions, et qui sont complémentaires.
Elles viennent heurter de plein fouet, une certaine tradition sociale particulièrement florissante de nos jours plus portée à soigner des inégalités en faisant abstraction des efforts individuels ; plus motivée par un humanisme qui privilégie l’individu sans vouloir porter un quelconque jugement sur ses activités (ou sa paresse) ; plus doloriste, piétiste, sentimentaliste en favorisant ce que jadis on appelait la charité envers les pauvres au lieu de promouvoir la solidarité dans le malheur (entre malades et bien portants), dans l’injustice (entre bien-nés et mal nés). La société compassionnelle d’aujourd’hui est une addition d’hystériques débordant d’une bonne volonté mal orientée et d’hypocrites masquant leur égoïsme dans une vague dilection pour les « Autres » se concrétisant dans un assistanat généralisé.