On se gargarise de la survie d’un cinéma français : botoxé aux avances du CNC, il est hideux comme une Béart ou une Deneuve ; il est vulgaire comme les comédies autour des coucheries entre copains ; il est prétentieux comme les adorateurs des fausses idoles du passé tel Godard incapable de dessiner un personnage, incapable de leur faire dire quoi que ce soit d’intéressant ; tout n’est pas à jeter, avec une Kiberlain, un Dupontel (et d’autres …), mais ils sont bien isolés et je rêve d’un souffle nouveau comme celui incarné par Koré-Eda (« Affaire de famille », truculent et picaresque), par Ritesh Batra (« The lunchbox, romantique et désabusé), par Jafar Panahi (Taxi Téhéran, chronique vivante et inquiétante). C’est vrai je vais de moins en moins au cinéma, par ennui de revoir les éternels poncifs franchouillards ou les monstruosités américaines. Tiens, le dernier film que j’ai vu était « The Duke » : un mélange de drôlerie et de critique sociale à la Ken Loach ; anglais, pas subventionné, pas à Cannes, des acteurs vieux (dont Hélène Mirren qui avait interprété la reine Elizabeth dans « The Crown », là, en femme de ménage !), tout pour plaire à la critique des Inrocks ou de Télérama.