Excellent article d’Hubert Védrine dans le Figaro d’hier où il analyse l’impéritie de l’Europe Occidentale face à Poutine qu’elle a laissé se dévoyer dans la pauvreté, l’isolationnisme, et enfin une aventure impérialo-nationaliste condamnable. L’idée n’est pas de se lamenter sur le passé, mais de ne pas oublier d’en tirer des leçons. La première qui est clairement dite est que la politique étrangère de l’Europe ne doit pas se décider à Washington qui n’a ni les mêmes intérêts, ni la même compréhension, ni les mêmes objectifs. La deuxième qui est sous-jacente quoique non expressement énoncée est que l’Ukraine quoique devant être protégée contre des agressions (au moins pour montrer la résolution franco-allemande aux pays de l’ex-pacte de Varsovie), n’est pas un acteur essentiel de notre futur ; il lui, faudra donc transiger, sous la pression européenne, à un moment qui n’est pas encore venu, sur la définition et de ses frontières orientales en Crimée et dans les républiques séparatistes du Donbas, et du statut de ses minorités russophones.