Le dérèglement féministe ne se manifeste pas seulement dans la sphère judiciaire avec le rejet de la prescription pour les agressions sexuelles contre les femmes, et la présomption de véracité de la parole des femmes. Deux aberrations particulièrement choquantes, l’une qui exclut l’idée qu’une justice saine puisse être rendue pour des faits divers qui ne relèvent pas de la grande histoire, parce que les témoignages deviennent invérifiables et les souvenirs hasardeux; l’autre qui institue une catégorie particulière d’être humain qui bénéficierait d’un droit particulier.
Une autre déviance s’extériorise dans la théorie d’un complotisme machiste qui aurait enfoui dans l’anonymat les chefs d’œuvres des femmes dans les arts plastiques, picturaux, musicaux, littéraires. Les bonnes volontés s’escriment à sortir d’une notoriété modeste et méritée telle doublure de son père ou de son amant, ou de son mari ; les véritables génies n’ont pas eu besoin de laudateurs d’aujourd’hui pour gagner leur célébrité, qu’elles s’appellent Marie de France ou Colette, Berthe Morisot ou Judith Leyster, Clara Schuman ou tant d’autres. Elles furent moins nombreuses que les hommes, mais rien n’indique que d’autres furent torpillées par machisme alors qu’il est plus probable que beaucoup furent oubliées de par leur médiocrité.
Et après leur attaque contre la justice et leur délire sur un complotisme masculin, les néo-féministes sont frappées d’hémiplégie quand elles oublient l’absence de parité homme/femme dans la magistrature, l’éducation, la médecine, la gestion des biens culturels. Elles sont frappées d’anomie quand elles clament que leur corps leur appartient et que l’union de deux êtres de sexe différent n’est qu’un stéréotype. Elles sont frappées de mutisme sur le traitement des femmes dans beaucoup de pays musulmans ou boudhistes, des contrées trop lointaines de leur nombril.
Décidément ces néo-féministes feraient bien de relire Elisabeth Badinter, Françoise Sagan ou Simone Veil. Leur dérive phallophobe leur a faire perdre des repères élémentaires du bon sens, de la gentillesse, de la nuance.