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24 octobre 2022 1 24 /10 /octobre /2022 12:02

La guerre en Ukraine, quoique, en réalité, très locale, a eu l’effet de faire réfléchir sur les politiques de l’énergie d’abord mais aussi sur l’équilibre futur des puissances. Plus particulièrement elle est devenue un révélateur de la politique américaine, ses moyens, ses arguments, ses buts.

 

Toujours cette même méthode américaine : faire la guerre en déversant des milliards de dollars. Il est vrai qu’ils n’ont guère d’autres armes, leurs troupes de révélant tellement inefficaces depuis les années 1950 dans leurs quatre grandes interventions : échec en Corée où il ne réussirent à sauver que la moitié du terrain, échec au Vietnam qui s’est transformé en une déroute sur l’ensemble de l’Indochine, échec en Afghanistan qui a fini dans une débandade honteuse, échec en Irak après quelques succès initiaux contre une armée surestimée et une défaite politique qui s’est terminée dans le malheur des populations irakiennes et syriennes. Aux côtés de leurs Gis surarmés, sans moral, souvent drogués, ils ont chaque fois tenté de se rattraper en déversant des tonnes d’armements qui ont servi le plus souvent d’arsenal à leurs ennemis, et les milliards de prétendus programmes de développement qui ont plus enrichis es bandes d’escrocs que les peuples auquels ils étaient destinés.

Le vieux Joseph Biden a voulu reprendre les vieilles formules avec l’Ukraine, de l’argent, des armes, en apportant néanmoins une amélioration substantielle, pas de soldats américains décidément trop incompétents. Mais cette profusion d’argent et de matériel dans un pays aussi tenu par des oligarques mafieux n’augure rien de bon quant à un avenir démocratique et sans corruption.

 

Les arguments utilisés par l’OTAN, bras armé des Etats-Unis chez ses satellites européens, sont en partie curieux : si il est indubitable que les russes sont des agresseurs, et que leurs armées commettent des crimes de guerre, leurs positions sont plus difficiles sur les territoires autonomes des régions du Donbas et de Crimée ; les sécessions de l’Ukraine y sont considérées comme inadmissibles alors qu’elles seraient valides pour Jérusalem et le Golan, ou encore le Kossovo ; et à l’inverse Taiwan qui pour la loi internationale si souvent invoquée a toujours fait partie de la Chine mais dont l’autonomie est défendue au nom de valeurs éternelles st surtout opportunistes.

 

Mais, derrière des méthodes qui n’ont pas fait leurs preuves dans l’histoire, derrière une argumentation qui manque pour le moins de cohérence, quels sont les véritable buts de guerre des Etats-Unis ? Ils sont obscurs, et il n’est pas aisé de les deviner. Essayons de lister ceux qui seraient envisageables :

  • affaiblir la Russie, qui est l’objectif le plus souvent avancé par les américains, ne semble pas raisonnable ; la Russie de toute évidence est un pays en plein désarroi, avec des armées désuètes techniquement, mal commandées,  et une économie qui n’ a pas su s’orienter vers de nouvelles technologies et est restée accro à l’extraction des matières premières ; son potentiel de nuisance se résume à la possession de l’arme nucléaire et à l’immensité de son territoire et de ses ressources. Pourquoi affaiblir un pays qui est un nain militaire dans les armements conventionnels et une puissance économique de deuxième rang avec le risque de le satelliser à la Chine la puissance montante et voisine ?
  • affaiblir l’Europe, semble être une vieille ligne de conduite. Elle s’était déjà manifestée avec l’inclusion de la Turquie dans l’OTAN, ce qui était mettre le diable dans un couvent. Réitération avec la guerre contre la Serbie qui aboutissait à créer un chancre dans les balkans, jamais guéri depuis. Le maintien d’un front de guerre (active ou larvée) entre Ukraine et Russie contribue à réarrimer l’Europe de l’est et du nord aux américains, à introduire un clivage entre Europe germanisée et Europe dite du Club Med, à bloquer le développement industriel du continent européen particulièrement en matière d’industries de la défense.
  • Unir ses alliés contre la Chine qui rêve de partager le condominium mondial. C’est certainement le but essentiel des américains. Il n’est pas sur que la tactique utilisée, affaiblir les russes et les européens soit la bonne. Le risque est, à long-terme, en affaiblissant trop la Russie de laisser la Chine dominer l’espace sibérien d’une manière ou d’une autre et d’unir ainsi une population gigantesque et un espace gigantesque. Le risque est en affaiblissant trop l’Europe de lui faire perdre son âme et son allant, sa mission de compréhension et de médiatrice dans les affaires du monde, en clair de laisser l’Afrique comme champ de bataille entre américains et chinois.

 

Personne ne sait ce que peut devenir une guerre. L’exaltation des combats et de ceux qui les mènent peut toujours conduire à des catastrophes qu’au début nul n’envisageait ni ne désirait. La place de l’Europe est de chercher activement la paix car elle n’a aucun intérêt à voir se poursuivre une guerre sur ses flancs, elle devrait avoir pour but de guerre la sauvegarde de ses intérêts en particulier pour la poursuite de son développement industriel et de son indépendance énergétique. Tout milite pour que l’Europe fasse pression sur les Etats-Unis pour qu’il arrête de se mêler de nos affaires européennes, sur la Russie pour qu’elle se sensibilise aux dangers chinois et turcs, sur l’Ukraine pour qu’elle cède une Crimée qui n’a été que brièvement partie de son territoire, et qu’elle admette un compromis sur les territoires séparatistes du Donbas. Tout est hors de portée de dirigeants européens, désunis, partagées entre l’égoïsme allemand, et les terreurs des pays de l’est ex-soviétiques. Faut-il laisser du temps au termps ou espérer qu’une nouvelle administration américaine choisisse une politique plus conforme à ses intérêts à long-terme ? Les deux ?

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