Concentré de prétention. Sujet trop vaste qui veut explorer la nature morte (superbe oxymore rebaptisé « les choses » parce ce serait plus vendeur !) sur l’ensemble de la production artistique humaine de la période historique. Sélection d’œuvres soumises du coup à un arbitraire qui ne peut être que contestable vu l’ampleur de la tâche :
- loi de glorification des œuvres d’art contemporain les plus commerciales (les plus cotées dans les ventes aux enchères entre milliardaires) ;
- appétence pour les natures mortes animales (poissons, viandes, qui reflètent bien un dégout véganiste), au détriment des fleurs (rareté des bouquets), des trophées (oubliés), des objets de luxe (minorés) ;
- survalorisation d’œuvres de femmes au prétexte qu’elles ont été exclues de la « grande peinture d’histoire », et surnagent des œuvres mineures d’une Valayer-Coster, modestes d’une Moillon, hideuses de plasticiennes en vie ;
- présentation de tableaux de genre qui n’ont rien à faire avec le thème : marchés, usuriers, mais qui dans l’esprit de l’organisatrice sous-tendent une critique sociale de la bourgeoisie, de l’oppression de l’argent, qu’elle manifeste dans des cartels répétitifs ;
- théories bizarres qui prétendent qu’il n’existe rien pour cette exposition entre la chute de l’empire romain et le XVème siècle ; haine d’un moyen-âge trop religieux ? Indifférence aux civilisations indiennes, chinoises ou japonaises ? Etroitesse d'esprit plus probablement.
L’ensemble fleure le wokisme le plus élémentaire ; la perception en est particulièrement sensible dans le catalogue rédigé dans ce langage hermétique, arrogant, propre aux manifestations d’art contemporain ; la responsable de ce pavé (et de l’exposition) est une certaine Bertrand Dorléac, qui a bénéficié d’une carte blanche (on se demande bien pourquoi, au nom de quelles amitiés, de quels passe-droits).
Une exposition à fuir. On peut trouver des tableaux de nature morte, tout seul au Louvre ou à Orsay, sans passer par la médiation de cette idéologue.