Je suis fatigué des gens qui s'épanchent dans leur recherche d'un travail qui a du sens, qui veulent épanouir leur(s) talent(s) évidents (pour eux d'abord), qui exigent de sauver tout et n'importe quoi (le monde, la planète, les autres). Derrière ce verbiage suinte un effroyable mépris pour ceux qui travaillent pour se nourrir, pour les travaux trop humbles mais qui sont quand même nécessaires au fonctionnement de la société, pour les sans talents manifestes qui peuvent apporter un plus par leur gentillesse ou leur drôlerie, pour ceux qui ne se croient pas investis d'une mission qu'ils estiment trop grande pour eux. Le problème est trop souvent que les affichages prétentieux cachent mal le vide des boboïdes des centres villes et du télétravail, tandis que les sans-dents des périphéries s'énervent à être regardés comme des gens creux, oubliés de la "start-up nation".