Boucheron a planté le dernier clou du cercueil de feu le Musée des Colonies, ou palais de la porte Dorée. Le bâtiment abrite désormais, en partie sous sa houlette, un musée de l’Immigration dont la vocation est de chanter la créolisation de la France. Le ci-devant Musée des colonies avait été préalablement pillé au profit du musée du quai Branly, oblitéré par la mise en réserve des objets qui n’avaient pas le sceau « objet d’art premier » ; il est désormais complètement effacé. Est-ce la fonction d’un historien d’effacer des souvenirs ? Ceux de la colonisation en sont, quels que soient les opinions que l’on peut professer sur son utilité, ses intentions, ses méfaits, ses gloires.
On n’est pas historien parce que l’on a passé des examens et conquis un poste, puisse-t-il être celui de professeur au collège de France. Monsieur Boucheron est le triste exemple d’un « expert » en antiquités plus préoccupé de multiplier des vérités à partir de trois petits débris, d’un « spécialiste » du passé qui écrase les médias de sa présence en particulier sur les sujets qu’il n’a guère étudié, d’un « sachant » qui fustige les incompétents d’avoir des opinions politiques et non scientifiques. Du haut de sa prétention il distribue les satisfecits aux études post-coloniales, aux repentances sur les hontes de notre histoire, du code noir au crimes en Algérie, et oublie toutes les épopées des Lyautey et des Brazza, des alsaciens, espagnols et maltais qui défrichent la Mitidja, de la libération des esclaves d’Afrique au XIXème siècle, des apports de la science et de la technique avec les médecins et les ingénieurs.
Boucheron un professionnel de l’oubli, du déni, de l’effacement. Un hémiplégique qui n'avait pas besoin de gommer la colonisation pour se soucier des immigrés.