Nostalgie et compassion sont deux visages de l'inaction : celle, plutôt droitière, qui se complait dans la rêve d'un âge d'or qui n'a jamais existé et celle franchement gauchisante, qui s'enferre dans un sentimentalisme paré aux couleurs de l'humanisme. Deux manifestations de pessimisme, la première qui oublie que le passé est source d'inspiration et d'exemple pour construire l'avenir; la deuxième pour se lamenter sur un présent qui n'est pas à la hauteur d'un futur de progrès, pour gémir sur le malheur d'aujourd'hui , fruit d'un passé à haïr.
J'en viens à souhaiter que nous nous libérions des devoirs de mémoire et de repentance quand ils remplacent le souvenir vivant par des cultes stérilisants. J'en viens à espérer la disparition du funeste principe de précaution qui idéalise la paresse dans la perspective de la construction d'un monde nouveau.