Malgré une belle langue avec de superbes formules, en dépit d’acteurs qui jouent merveilleusement, j’ai ressenti en assistant à la représentions de « la Culotte » d’Anouilh un profond malaise. L’auteur avait cru en l’écrivant faire une farce sur l’instauration du matriarcat; mais c’était en 1978; le texte était l’époque simplement grinçant et misogyne; il est devenu maintenant tout bonnement inquiétant et prémonitoire. Les accents d’une Sandrine Rousseau, d’une Clémentine Autain, et de tant d’autres valent bien des âneries proférées sur la scène. Je suis ressorti en me disant que non seulement l’instauration du matriarcat serait pire que l'existence du patriarcat (intention d’Anouilh), mais que nous étions déjà en route sur le chemin de la domination d’Amazones.