L'agglo, terme affreux qui recouvre un ramassis de communes qu'aucun intérêt partagé n'associe. Un aggloméré de Tréguier à Lannion, de Louannec à Loguivy. Aucun habitant de ce pâté d'alouettes n'a, hormis quelques élus, demandé la mise en oeuvre de d'un plat aussi indigeste. Personne de censé n'a demandé au maire de Louannec (certainement respectable, mais parfaitement illégitime) de présider ce salmigondis, de s'occuper de la promotion de la côte de granit rose, des problèmes de bretonnitude de Plouaret, et des rivalités entre Lannion, Perros et Tréguier.
Cette agglo est gluante de mots valises (territoires, plan stratégique, intermodalité), de jargonnages à tendance woke ("politique inclusive des mobilités", "territoires à énergie positive", "soutenir les singularités artistiques") qui hérissent le poil de tout personne d'action. Heureusement elle a gagné une solide popularité dans un domaine : la création de sinécures où peuvent se réfugier les fatigués du boulot à l'abri des risques du chômage, du dépassement des horaires, des tempêtes qui agitent le littoral, en bref des problèmes de tout un chacun.