Elle performe. Elle pourrait être une des idoles que l’on retrouve chez les galeristes Perrotin ou Gagossian. Elle étale sa vie privée dans le musée Picasso qu’elle squatte depuis quelques mois au milieu des cris d’admiration de toutes la bonne société médiatico-parisienne. Je ne la connaissais pas; j’ai essayé de trouver des commentaires sur cette plasticienne; extraordinaire : une unanimité dans la louange; un consensus effrayant, qui fait peur comme une campagne de publicité qui mobilise tous les canaux; comme un concert qui sature toutes les enceintes, comme une pétition qui mobilise tous les sectaires.
Je pensais, à mes cours sur le dessin à Rome à la charnière des XVI et XVIIème siècles, les querelles que suscitaient les maniéristes, le Caravage et ses élèves, les Carrache et les leurs. Les prises de position féroces que suscitaient telle ou telle chef d’oeuvre de ces grands maîtres. Décidément l’unanimisme dans l’admiration crée plus qu’un malaise, une défiance envers cette Sophie Calle qui s’expose, se détaille avec complaisance et fatuité.