Dans la perpective d’un amaigrissement souhaitable de l’état il serait urgent de supprimer le ministère de la Culture. Cela permettrait de mettre fin à plein d’anomalies : l’idée même d’une bande de fonctionnaires mécènes est offensante pour un esprit esthète, et la floraison des FRIC-FRAC qui entassent les oeuvres des copains pourrait enfin se terminer. Cela autoriserait la mort de ce cinéma de prédateurs qui a fait fleurir les Jacquot, Doillon et autres sous-doués de l’entre-soi. Ouf, plus d’intermittents du spectacle crasseux et revendicatifs avant que l’on invente des intermittents de la poésie ou de la sociologie. Et cerise sur le gâteau la fermeture de la rue de Valois devrait emporter la privatisation du service public de l’audiovisuel : nous n’aurions plus à supporter les Legrand, Morand, Badou, Colombani, nous assaisonner de leur anti-conservatisme, les Drucker, Adler, nous infliger à perpétuité leurs prestations hors d’âge, les Meurisse, Aram, nous donner honte de leurs rires autour du bas-ventre. La mort du ministère de la pensée est le premier pas vers la fin de propagande des survivants du communisme, vers la libération de la parole des opposants au totalitarisme des légistes, vers la floraison des opinions les plus saugrenues.