La joie, qui sera peut-être démentie dans deux jours, est qu’enfin aucune majorité ne se dessine au parlement. Enfin plus de lois. Enfin plus de réformes. Enfin plus de ces innovations qui bouleversent nos vies sans nécessité. L’obligation pour les dirigeants qui seront chargé en tout état de cause de diriger le pays, de ne plus pouvoir faire de promesses fallacieuses, d’être cantonnés à une humble activité de gérer le quotidien, de ne pouvoir rechercher une popularité dans des changements, des discours, des stratégies. Peut-on espérer, alors, une anarchie douce faite d’une application timide des lois déjà en place, un état sobre qui ne pourra plus créer ou baisser des impôts, mais devra faire avec ce qu’il a.
Après cinquante ans de désastres organisés par des politiques qui ont confondu la nervosité avec le dynamisme, l‘agitation avec l’existence, enfin une plage de tranquillité d’au moins un an qui s’offre opportunément pour réfléchir ensemble à ce que nous voulons : la paix, la concorde, la vie, le beau.