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29 septembre 2010 3 29 /09 /septembre /2010 09:43

A quoi sert une radio de service public ? Plusieurs justifications sont avancées :

-          Etre la voix du gouvernement ; de toute évidence ce n’est pas l’option.

-          Etre la voix de la France, nation unitaire ; ce se semble guère être l’idée au vu des réticences affichées par la rédaction vis-à-vis des notions d’identité française, de culture française.

-          Etre la voix  des différentes communautés qui résident en France ; j’imagine que c’est le choix de la communauté de France Inter.

Ils ont choisi le chemin le plus difficile, en ne voulant être ni des porte-paroles de l’Etat (il suffit alors de prendre ses instruction auprès du ministre de l’information, ou des différents attachés de presse des ministres), ni des représentants d’une certaine idée de la France (déjà plus difficile, puisqu’il faut d’abord définir cette identité, mais après tout elle est repérable dans l’histoire et dans l’espace). Non, ils veulent être les représentants de leurs auditeurs, censés être un panel représentatif des différentes couches sociales et culturelles de notre pays. Là, le bât blesse puisque fatalement transparaît dans leurs discours, moins les opinions de leurs « chers auditeurs », que les opinions qu’ils prêtent à leurs « chers auditeurs ». La difficulté de leur tâche est celle de l’ethnologue qui par sa présence même modifie le milieu qu’il veut étudier, ou celui du scientifique qui bouscule la matière en voulant introduire les instruments qui vont tenter de percer ses mystères. Le journaliste de la radio de service public se retrouve nécessairement emporté par ses opinions, ses sentiments, dans les choix de ses interlocuteurs (les invités, les auditeurs qui téléphonent ou envoient des messages) ; son problème est de laisser croire que ce choix est innocent de tout préjugé, neutre comme ils aiment le répéter. Mais la neutralité ne peut exister lorsqu’il n’existe pas d’autre règle qu’une conviction interne, forgée par un milieu, une éducation, des origines.

La difficulté d’un indépendance proclamée, devient insoutenable  lorsque la sélection des journalistes de nos ondes publiques se focalise sur quelques profils très typés . Imaginez-vous un Zemmour sur France-Inter ?  Un Patrick Rioufol ? Un religieux affiché ? Un ancien membre d’un cabinet ministériel de droite ? Un ancien employé d’une entreprise privée, dite capitaliste ?  Non, pas vraiment.  Et le problème est là. L’autorecrutement, a conduit a privilégier, ceux que l’on surnomme affectueusement les bobos : les Hess, Val, Clarck, etc…  dont personne le nie le talent de présentateur, ou d’animateur, la qualité d’élocution, mais dont je trouve l’interchangeabilité des opinions absolument consternante. Où est la diversité ? Où est le miroir de la France ?

En tous cas, comme  beaucoup d’outils publics,  Radio-France s’est transformée en une entité autonome, gérée, dirigée par ceux qui l’animent ; et comme toute cogestion, en l’absence de contraintes extérieures, elle n’aboutit qu’à la reproduction complaisante de ses figures phares.

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