Conférence du directeur général adjoint de l’ADEME, Xavier Lefort, sur la foi et le développement durable : pourquoi pas ? J’y suis allé.
Autant me parût claire sa présentation de la position actuelle de l’église qui insiste sur la sobriété (attitude de respect de la nature incompatible avec la surconsommation, lutte contre l’hédonisme qui n’est qu’une forme d’égoïsme éloignée de toute préoccupation métaphysique), et sur la solidarité (qui est le fondement même de l’attitude chrétienne face aux autres).
Autant son lien avec le développement durable est entaché d’artifice : il nous présente comme une attitude scientiste tout ce qui ne correspond pas aux recommandations du GIEC. Je crois exactement le contraire : ce qui relève de l’attitude scientiste est de faire fond sur un seul rapport, sacralisé, non soumis à critique, Ce qui relève de l’attitude du philosophe chrétien est de penser que la Nature est généreuse, multiple, complexe, non maîtrisable in fine par l’homme.
Il nous dit que le chrétien doit se comporter en bon intendant de la planète qui lui a été confiée ; cela ce souffre guère de contestation ; l’artifice est que le bien est défini comme le recueil de conclusions d’un comité d’experts ; le bon gestionnaire serait celui qui applique les directives et lois promulguées par des gouvernements impressionnés par les scénarios catastrophes élaborés par ces instances. Là le bât blesse sérieusement : la légitimité ontologique d’un groupe d’expert souffre discussion. Le climato sceptique n’a pas à être convaincu par des bonnes paroles issues d’un raisonnement unidirectionnel ; Il n’a pas à suivre à l’aveuglette des principes non scrupuleusement démontrés ; il n’a pas à suivre l’opinion des autres sous le simple prétexte qu’ils représentent les puissants.
Il nous assène que la solidarité doit être mondiale et intergénérationnelle. Qui en doute ? AU nom de quelle logique cela conduit-il à faire croire que nous sommes enfermés dans une nasse qui, bien entendu, n’a qu’une porte de sortie : le développement durable, analysé artificiellement comme instrument de la lutte contre les dérèglements climatiques provoqués par l’activité humaine.
La contestation par un intervenant de ce fatras d’idées qui traînent partout fut écartée d’une chiquenaude avec un regard de commisération. La pensée d’état, proclamée par un de ses serviteurs devient acte de foi : il ne s’agit plus de remettre en doute le scénario catastrophe qui nous guette si nous ne suivons pas les recommandations du protocole de Kyoto ; il n’est pas convenable d’hésiter devant le cause anthropique de l’effet de serre ; il est incongru (hérétique ?) de se poser des questions sur les éoliennes, l’utilisation de la biomasse, les problèmes de fabrication des batteries, et autres vérités issues du corpus de l’ADEME.
Je suis sorti de cette conférence en pensant que le développement durable, tel qui était entendu par l’ADEME, Le Ministère de l’Ecologie, n’était qu’un simple ramassis de croyances qu’un état obsurantiste tente de légitimer et de faire durer à coup de décrets et d’endoctrinement.