L’égoïsme allemand ! Les turpitudes des banques ! L’infamie du FMI !
Il serait temps que les grecs arrêtent d’admirer leur nombril et de stigmatiser les attitudes de leurs possibles prêteurs. Ils sont les responsables de la gestion économique de leurs pays depuis des décennies soit directement en fraudant un maximum le fisc, soit indirectement en portant au pouvoir des politiciens incompétents qui ont oublié que le futur se construit en luttant pour accroître la prospérité économique.
Les plans de rigueur annoncés sont à l’évidence pour les prêteurs potentiels (même la France) insuffisants ; ou les grecs consentent des efforts significatifs en matière de réduction du nombre de fonctionnaires, de réductions de salaires, d’augmentation de TVA ou la médication sera imposée brutalement de l’extérieur s’ils sortent de l’euro et dévaluent substantiellement. La réalité économique d’un pays qui a cru trop longtemps pouvoir vivre au-dessus de ses moyens en empruntant au taux préférentiel du mark apparaît crûment. On ne peut vivre sans produire ; on ne peut importer si l’on exporte pas ; même la réalité des entrées de devises par les touristes va montrer sa fragilité si le pays entre dans une période de désordre. Il faut marteler que la compétitivité n’est pas seulement un slogan de capitalistes assoiffés de profit, mais une absolue nécessité pour un pays qui entend défendre son niveau de vie. Ce qui arrive à la Grèce est une aubaine pour tous les autres pays européens : il ne s’agit plus de jouer avec des amuse-gueules, mais de savoir sacrifier l’accessoire pour préserver l’essentiel. Et l’essentiel ne sont pas les avantages acquis de quelques uns, l’état providence, et le maintien du pouvoir d’achat : tout cela peut disparaître en quelques jours : l’Argentine en a fait l’expérience il y a peu d’années ; c’est le risque que court la Grèce si elle n’accompagne pas ceux qui veulent lui prêter des fonds en restructurant complètement sa fonction publique inapte et en relançant l’effort d’entreprendre.
Je ne suis pas sur que la Grèce dispose d’un de Gaulle capable de leur dire qu’une bataille est perdue mais que la guerre n’est pas finie.