Si AREVA s’exprime, défend sa stratégie, son métier, ses méthodes c’est du lobbying. Si Ecologie-Les verts propose la suppression de la filière nucléaire, c’est une simple manifestation de la liberté d’expression. Voilà l’extraordinaire conception de la démocratie propagée par les porte-parole les plus représentatifs des écologistes, Duflot, Bové, Joly. Les 48 000 salariés d’AREVA n’ont-ils pas le droit de parler ? Leur opinion n’ est pas digne d’être entendue ? Seule la CGT esd-elle autorisée à dire quelque chose en leur nom ? Leurs dirigeants ont-ils été condamné à une interdiction de médias, sont-ils sous le coup d’une condamantion judiciaire leur interdisant d’entrer en contact avec un quelconque homme politique ?
Les 30 000 adhérents et coopérateurs que revendique Ecologie les Verts ont-ils des drois à s’exprimer supérieurs aux membres des filières qu’ils critiquent ? Quelle légitimité autorise Eva Joly à considérer comme sacralisée la parole d’une représentante d’un parti et inconvenante celle qui s’exprime autrement que par le filtre d’associations, de mouvements politiques ? Pourquoi juge-t-elle que la pensée d’un salarié est automatiquement polluée par son intérêt personnel ? Qui lui permet de condamner sans appel ceux qui se sont investis dans un métier qu’elle dénigre ? Quelle idée bizarre de l’égalité des droits que de réserver à des groupements baptisés partis politiques une sorte de monopole de l’expression sincère des convictions, une exclusivité de la pertinence des idées, une élimination hors du cercle des gens soucieux du bien public de ceux qui ne militent pas, ne cotisent pas, ne sympathisent pas avec les partis.
Vraiment effrayant de voir défiler sur les écrans, tous ces invités écologistes, verts de rage à l’idée que l’on puisse porter une autre parole que la leur, rouges de colère lorsqu’on les suspecte de magouilles électorales dans des luttes qu’ils prétendent mener. Degré zéro de la démocratie lorsque celui qui crie le plus fort croit pour celà avoir plus de légitimité.