La fin tragique d’Aurélie Fouquet met en lumière l’existence des polices municipales, grave affaiblissement de l’état régalien, né tout à la fois de l'incapacité des autorités centrales et du populisme des édiles municipaux. Les états ont été créés pour faire régner un ordre ; à l’intérieur de ses possessions avec une police, à l’extérieur avec une armée. Ce sont des conditions d’existence sine qua non. L’unité de chacun de ces deux corps est une condition non discutable : qui oserait imaginer des armées privées ou des milices privées dans un état de droit (les exemples sont légions dans des pays à la frange de l'anarchie). A l’intérieur même d’un état il s’est toujours révélé nocif de vouloir créer des polices parallèles ; c’est le privilège des états dictatoriaux de jouer des concurrence entre des corps dits d’élite et du tout venant.
Déjà, à l'occasion de ce drame, certains plaident pour que les polices municipales soient armées. La dérive devient alarmante. Il est urgent de réintégrer toutes ces petites armées locales dans un corps national. Il serait inconcevable qu’il y ait des politiques de maintien de l’ordre différentes suivant les communes. Celà ne veut pas dire qu’il ne faut pas adapter ces politiques aux conditions locales. Mais qu’il y ait une initiative centralisée guidée par un ministre, au sein d’un gouvernement responsable devant une Assemblée nationale.